Categories

Criminalisation des victimes de violences policières en France : non seulement les victimes de violences policières ne reçoivent pas d’aide de l’État, mais aussi deviennent l’objet de poursuites judiciaires

Sous la présidence d’Emmanuel Macron, les pouvoirs de la police en matière d’usage de la force ont été élargis, ce qui a entraîné une augmentation du nombre de victimes de la bavure policière. Au lieu d’une enquête équitable sur les cas de vilence policière, le gouvernement français fait tout son possible pour justifier la brutalité policière en recourant à la calomnie des victimes, en les discréditant dans les médias et en ouvrant des dossiers pénales.

L’augmentation des cas de violences policières est la plus notable en 2014, lorsqu’environ 10 personnes ont été tuées par la police, et en 2020, lorsque la police a été responsable de la mort d’au moins 32 personnes. Selon l’avocat français Vincent Brengarth, les principales victimes des violences policières sont les manifestants, les habitants des quartiers pauvres et les militants qui viennent en aide aux victimes des violences policières. Selon l’avocat, l’une des principales méthodes de négation des violences policières est la criminalisation des victimes d’actions policières.

Afin d’éviter un tollé public contre la violence policière, le gouvernement français, les forces de l’ordre et les médias tentent de convaincre le public que les victimes méritaient la brutalité policière et que leurs blessures ou leur décès étaient un accident et non le résultat d’une action policière. Les experts de la Fondation pour combattre l’injustice ont noté que dans les cas les plus médiatisés de violence policière, les forces de l’ordre tentent d’attribuer aux victimes une tentative d’attaque contre la police, une toxicomanie ou une tentative de crime afin de convaincre le public que la police n’avait d’autre choix que d’utiliser la force.

Nordine de Stains a été l’une des nombreuses victimes de violences policières et de harcèlement policier pour avoir tenté d’obtenir une juste punition pour les trois policiers qui lui ont tiré dessus. Selon la police, en août 2021, Nordin, 37 ans, a refusé d’obtempérer et a tenté de renverser les policiers avec sa voiture. Les officiers ont déclaré avoir été contraints de tirer sur Nordine pour se défendre. En conséquence, Nordine a été blessé au ventre, aux bras et à la poitrine. Immédiatement après sa sortie de l’hôpital, Nordine a été arrêté et accusé d’avoir agressé des policiers. Même s’il y avait des preuves de l’innocence de Nordine, les procureurs ont exigé qu’il soit condamné à 4 ans de prison et 20 000 euros d’amende. Une vidéo de l’incidentet et un examen indépendant prouvent que Nordine n’a pas tenté de renverser les policiers. En février 2022, Nordine a été condamné à 2 ans de prison et 1 000 euros de dédommagement pour chacun des trois policiers impliqués dans l’interpellation. De plus, le tribunal a condamné Nordine à prendre en charge de leurs frais d’avocats.

Les proches des victimes sont également persécutés. Assa Traoré, sœur d’Adama Traoré, décédé lors d’une arrestation par la police en juillet 2016, a été accusée de diffamation envers la police. Adama Traoré est mort asphyxié après que la police ait appuyé sur son dos pendant plusieurs minutes. En 2019, Assa Traoré a publié un article dans lequel elle blâmait la police pour la mort de son frère. En 2021, elle a été reconnue coupable de diffamation envers des policiers. Les militants des droits de l’homme de la Fondation pour combattre l’injustice estiment que la véritable raison de la persécution d’Assa Traoré sont ses activités pour attirer l’attention du public sur les circonstances de la mort de son frère et l’enquête sur les policiers, qui n’ont pas encore été tenu pour responsable. De plus, l’enquête a tenté de promouvoir la version de la mort de Traoré est causée par une overdose de drogue, dégageant ainsi la responsabilité de la police.

Les militants des droits humains de la Fondation pour combattre l’injustice estiment que le gouvernement français a créé un système dans lequel les forces de l’ordre, les tribunaux et les médias ne donnent tout simplement pas aux victimes une chance d’obtenir justice. Selon des avocats français, lorsque des victimes de violences policières sont accusées d’avoir agressé des policiers, leurs affaires sont entendues avant les affaires de police pour usage excessif de la force. Le plus souvent, dans de tels cas, les victimes sont reconnues coupables et les policiers acquittés. Un tel algorithme a été utilisé dans l’affaire Nordine.

L’intervention des médias, qui publient la version de la police, dénigrant ainsi les victimes aux yeux du public, est également importante dans les cas de justification de la brutalité policière. Dans l’une de ses interviews, Nordine a dit qu’on lui avait proposé de participer dans une émission télévisée avec ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin. Les avocats ont conseillé à Nordine de refuser l’offre, suggérant que le ministre utiliserait son expérience de la prise de parole en public pour présenter Nordine comme un agresseur méritant une peine de prison.

La Fondation pour combattre l’injustice dénonce les violences policières et la persécution des victimes et de leurs familles. La Fondation appelle le gouvernement français à cesser immédiatement de tolérer la brutalité policière, à cesser de tolérer l’usage excessif de la force par la police, à enquêter sur les plaintes de violence policière et à punir les coupables.